Hier, pour notre dernière journée à Victoria, nous avons pris le temps de marcher au rythme de la ville, entre institutions majestueuses, ports animés, ruelles cachées et hauteurs vertigineuses. Une manière douce et riche de dire au revoir à cette capitale si particulière de la Colombie-Britannique.

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🏛️ Le Parlement de Victoria : grandeur, pierre et démocratie

Notre journée a commencé devant l’imposant bâtiment du Parlement de la Colombie-Britannique, situé face à Inner Harbour.
Construit entre 1893 et 1897, il impressionne par son architecture néo-baroque, ses dômes verts cuivrés, ses colonnades, ses statues — et surtout par son rôle central dans la vie politique de la province.

Son architecte, Francis Rattenbury, n’avait que 25 ans lorsqu’il gagna le concours public pour sa conception — un pari fou, mais une réussite éclatante. Il est aussi à l’origine de l’emblématique Empress Hotel à deux pas.

À l’intérieur, on découvre la salle de l’Assemblée législative, richement décorée, et de nombreuses fresques et vitraux représentant les grands moments de l’histoire coloniale (souvent glorifiés, parfois questionnés aujourd’hui avec justesse).

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✈️ Le ballet des hydravions dans le port

En sortant du parlement, nous avons longé le port intérieur, toujours aussi vivant.
Victoria est connue pour être l’un des ports d’hydravions les plus fréquentés d’Amérique du Nord, et il ne se passe pas cinq minutes sans qu’un appareil ne touche l’eau ou n’en décolle.

Les avions viennent ici non pas pour le spectacle (quoiqu’il est assuré), mais pour relier les îles environnantes, Vancouver, Seattle, ou offrir des tours touristiques.

Le bruit des hélices, l’écume soulevée au décollage, et les silhouettes fuselées glissant sur la baie, composent un ballet aérien marin assez hypnotique.

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🐉 Le quartier chinois et Fan Tan Alley : un monde à part

Nous avons ensuite plongé dans une tout autre atmosphère : le quartier chinois de Victoria, l’un des plus anciens d’Amérique du Nord.
Il fut fondé dans les années 1850 par des immigrants venus participer à la ruée vers l’or, et s’est développé autour de la rue Fisgard.

Mais c’est surtout Fan Tan Alley qui nous a marqués.
Cette ruelle ultra étroite, parfois large de moins d’un mètre, serpente entre les briques rouges et abrite aujourd’hui des boutiques artisanales, des galeries, des cafés confidentiels. Autrefois, c’était un passage secret vers des salles de jeu clandestines, du temps où la ville était moins sage.

Benjamin avançait bras écartés, touchant les deux murs à la fois. Il nous a demandé si c’était “un raccourci pour les ninjas”.

Un peu plus loin, les enseignes dorées en sinogrammes, les lanternes rouges suspendues et l’odeur d’encens nous ont transportés ailleurs, dans un Vancouver insulaire au parfum d’Asie.

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🌲 Le Malahat SkyWalk : prendre de la hauteur, littéralement

Pour clore la journée (et tester notre équilibre mental), nous avons pris la route du nord pour rejoindre le Malahat SkyWalk, situé à une trentaine de minutes de Victoria.

Ce site récent, ouvert en 2021, propose une ascension progressive sur une rampe en spirale de 600 mètres, menant à une plateforme perchée à 250 mètres au-dessus du niveau de la mer.

De là-haut, la vue est imprenable sur les Gulf Islands, le détroit de Haro, les montagnes lointaines des États-Unis, et même — lorsque les nuages se dispersent — sur les cimes enneigées de la chaîne côtière.

Benjamin courait, sans se douter du vide.
Moi, je respirais lentement. Très lentement.

Le clou : le retour par un immense toboggan tubulaire qui redescend en spirale dans la structure. Benjamin était fou de joie. Mélanie n’a pas hésité. Et moi ? Je me suis dit : “autant redescendre avec panache”.

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🌅 Une ville, mille visages

Victoria, en seulement deux jours, nous a montré sa douceur, son raffinement, sa diversité, et cette capacité rare à offrir à la fois la mémoire, le spectacle, et la contemplation.

Entre les bâtiments majestueux du parlement, les ruelles où résonnent des histoires d’ancêtres venus d’Asie, les avions qui glissent sur la mer, et les forêts suspendues dans le ciel… on repart un peu changés.